Niall Horan Live à Paris

Parmi les cinq membres de One Direction, Niall Horan était le garçon sympa, poli, toujours souriant et accroché à sa guitare. Sans doute le plus effacé du groupe, il a surpris l'an dernier avec "Flicker", un premier album pop/rock/folk sage, certes, mais plein d'assurance. Le jeune Irlandais sait qui il est et ce qu'il veut faire, et trace son petit bonhomme de chemin doucement, sans bruit, mais avec conviction. Hier soir, sans en faire des tonnes, il a séduit un Zénith de Paris plein à craquer dont le public, il est vrai, lui était acquis d'avance. Et qui a fait monter la température au sens littéral, la salle frôlant probablement les 30 ou 35 degrés !

Donnant le coup d'envoi avec son troisième single "On the Loose" et enchaînant avec "The Tide", le chanteur n'a pas dû être déçu de découvrir qu'une bonne partie de son public - à 80% féminin - connaissait tous ses textes par coeur. Et quand il a entonné les premières notes de "This Town", son premier single, difficile de trouver une seule personne qui ne chantait pas à tue-tête, rendant l'expérience par moments mitigée. Car le calme sympathique de Niall était en opposition totale avec l'hystérie qui régnait dans le public, où les hurlements ponctuaient la fin et le début de chaque chanson, et chaque prise de parole bienveillante du jeune homme.

Le pauvre Niall a même dû demander à son public de ranger les portables et de ne pas chanter sur "Flicker", l'un des titres les plus forts de l'album auquel il donne son nom, pour un moment de douceur et d'émotion bienvenu. Malheureusement, les spectateurs(trices) n'ont pas pu résister à l'envie de ressortir les téléphones et de chanter en coeur quand il a brillamment enchaîné sur "Fool's Gold", une ballade minimaliste et très touchante de One Direction peu connue du grand public, mais qui n'avait visiblement pas échappé à ses fans.

Durant ces 1h30 de concert, plusieurs titres de l'album de Niall Horan se sont révélés plus puissants que sur le disque, à commencer par "Mirrors", transformé en hymne rock, tandis qu'une reprise musclée de "Drag Me Down" de One Direction a mis tout le monde d'accord. Se révélant petit à petit sur la scène du Zénith, Niall a aussi repris avec brio "Dancing in the Dark" de Bruce Springsteen, mais sa version pop/rock de "Crying in the Club" de Camila Cabello, bien qu'accueillie dans la salle avec la même ferveur que le reste de la setlist, était bancale. Le jeune homme a davantage brillé au piano sur l'inédit "So Long", qui méritait sa place sur l'album, et quand il a pour la première fois lâché tous les instruments pour "Slow Hands", avant-dernier titre du concert, qui aurait été parfait en guise de conclusion. Le festif "On My Own" a eu cette honneur, concluant un concert à l'image de l'artiste : simple, bien ficelé, agréable et riche de quelques très bonnes surprises.

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